PARCOURS & DEMARCHE
Ses œuvres intemporelles nous présentent l’être humain tel un éphémère et éternel passant de ce monde. | ||
Des êtres mi charnels mi spirituels paraissent comme suspendus entre deux mondes, pris dans les fils du temps et le tourbillon incessant de la naissance, la vie et la mort, la fragilité et la fugacité de la vie qui ne tient en fin de compte qu’à un fil… Ces œuvres, porteuses de traces d’existences passées (réutilisation de poupons, photos, écrits, draps anciens, chaises, tiroirs, volets,…) nous font pénétrer dans un univers étrange, fascinant et troublant… Un univers souvent présenté en symbiose avec des voix, lyriques et cristallines
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2005
Le temps est la clé de voûte de mes œuvres : elles parlent à la fois du passé, du présent et du futur. L’homme y est sans âge, intemporel, paraissant comme suspendu entre plusieurs mondes. Les divers matériaux utilisés (volets, tiroirs, poupées, draps, livres et photos anciens,…) sont déjà porteurs de leur propre histoire, de traces et de réminiscences du passé. Je parle aussi de traces et d’empreintes dans mes peintures (celles-ci étant inspirées par la technique du monotype qui les fait ressembler à des suaires). Les monotypes sur papier paraissent de lointaines et mystérieuses évocations, et les poupons devenus chrysalides en l’attente d’une future éclosion sont à mi-chemin entre un monde charnel et spirituel, comme prisonniers d’un destin auquel ils ne peuvent échapper, à l’image de l’homme pris dans les fils du temps. Liens avec le passé, obsession du temps qui passe et de son impossible réversibilité ; cette dimension à la fois sublime et effroyable qui nous dépasse et contre laquelle nous sommes définitivement et désespérément impuissants. L’être humain est englouti dans le tourbillon infernal et incessant de la naissance, de la vie et de la mort, nostalgique et éternel prisonnier d’un destin incontournable, implacable, éphémère et éternel passant de ce monde.
2011
« Mille pensers dormaient, chrysalides funèbres, frémissant doucement dans les lourdes ténèbres, qui dégagent leur aile et prennent leur essor, teintés d’azur, glacés de rose, lamés d’or » Baudelaire, Le Flacon (extrait)
Ces magnifiques vers de Baudelaire se rapprochent étrangement de ce que sont mes réalisations actuelles. Depuis quelques années toiles et empreintes, suaires et linceuls ont laissé la place à des œuvres troublantes sur lesquelles de vieux poupons et poupées semblent émerger de voiles, de tissus et de fils. Utilisés tels quels, ou morcelés, ou reproduits en céramique, puis enrobés de fils, ficelles, bandes de gaze ou autres tissus, ou associés à d’autres objets ou écrits anciens, ils sont comme des fragments ou traces d’une existence révolue, d’une enfance trop vite passée, d’une innocence perdue. Ils semblent symboliser le passage du temps, le passage de la vie, l’être humain prisonnier des fils du temps et des fils du destin. Fil de coton, fil de lin, fil à pêche, fil de soie, fil de toile d’araignée, fil de la vie – suspendue à un fil -, fil des jours,… Chrysalides en l’attente d’une éclosion prochaine ? Naissance, venue au monde, langes du bébé, incarnation ? Ou au contraire évocation de la fin de la vie ? Du corps momifié ? Du linceul ? Ces apparitions cotonneuses à la blancheur immaculée et fantomatique semblent témoigner d'une pureté et d'une innocence originelles. Mi charnelles mi spirituelles elles semblent comme suspendues entre deux mondes, comme prises dans les fils du temps et le tourbillon incessant de la naissance, la vie et la mort, la fragilité et la fugacité de la vie… Apparitions elles-mêmes fragiles et fugaces elles ouvrent la porte vers un monde au-delà, un univers fascinant et troublant. Peut-être sont-elles le reflet de l’âme amenée à s’incarner encore et encore, prisonnière chaque fois d’un nouveau corps et d’un nouveau cycle de vie - tels ces poupons pris dans voiles et fils - ? Et condamnée à évoluer au fil de maintes épreuves? Elles seraient à la fois le symbole du début de la vie et de sa fin, du passage d’un monde à l’autre, de l’incarné au désincarné, et du désincarné à l’incarné. L’instant où l’âme se retrouve projetée dans un nouveau corps, l’instant de la naissance, l’instant de la mort, l’instant de la délivrance et du retour au monde spirituel. L’instant enfin de l’ultime délivrance. Loin d’une évocation morbide nous sommes aux frontières d’un univers vertigineux, qui côtoie, embrasse l’infini, l’intemporel, l’immortalité de l’âme et l’éternité. Un univers où le passé, le présent et le futur se fondent jusqu’à ne faire qu’un et ne plus exister. Un univers où le temps lui-même n’existe plus, où l’éternité semble éphémère et où ce qui semble éphémère est éternel.
2012
Des œuvres qui parlent du temps, de la mémoire, des traces du passé : récupération de matériaux porteurs de leur propre histoire (poupons, poupées en céramique, draps anciens, tiroirs, volets, horloges, chaises,…au hasard des découvertes, ainsi que livres et cartes postales anciens, dont à la fois les photos (souvent des portraits de femmes) et la partie écrite sont utilisées, l’écriture prenant ainsi de plus en plus de place dans les œuvres récentes, comme témoignage notamment de vies passées. C’est un travail à mi-chemin entre peinture et sculpture, et qui tend aussi parfois vers l’installation. Il ne s’agit pas juste de présenter des œuvres sur des murs, mais de les mettre en scène en fonction d’un espace. D’où la recherche de lieux particuliers, « habités » et ayant une âme pour la présentation de mes œuvres. (Vieilles pierres, églises, abbayes,...) J'aime les associer à de la musique lyrique, des voix cristallines et puissantes qui seront en symbiose avec elles et feront pénétrer le spectateur dans un autre monde.
2018 L’artiste visionnaire ou port d L’artiste visionnaire ou porteur de réminiscences ?
Platon parlait de la réminiscence, du ressouvenir de l’âme, de la re-connaissance de choses qu’elle connaissait avant et aurait oubliées lors de son incarnation. La connaissance serait remémoration, enlèvement du voile, ce qui expliquerait les notions d’inné, de beau, d’intuition,… L’artiste serait-il alors simplement un être chez qui une infime partie de cette connaissance prénatale aurait été préservée, ce qui ferait de lui un humain plus perméable aux réalités de ce monde, en quête perpétuelle du sens profond des choses, ayant la nécessité intérieure de parvenir à exprimer le monde de l’ineffable, de transfigurer la matière, d’ouvrir les esprits au sens de l’éternité?
« Chaque intuition artistique authentique va au-delà de ce que perçoivent les sens et, en pénétrant la réalité, elle s’efforce d’en interpréter le mystère caché. Elle jaillit du plus profond de l’âme humaine, là où l’aspiration à donner un sens à sa vie s’accompagne de la perception fugace de la beauté et de la mystérieuse unité des choses. » (Jean-Paul II, Lettre aux artistes, 1999) Cette quête perpétuelle de grandeur, de sublime, d’absolu, est imprégnée du sentiment profond de l’existence d’une dimension supérieure indéniable. Elle est en même temps une quête spirituelle, rédemptrice, dans laquelle l'artiste s’efforce inlassablement et inexorablement d’atteindre cet élément d’éternité qui donnera toute sa force à son œuvre. Il se situe entre terre et ciel, entre visible et invisible, animé du désir incessant d’aller toujours plus loin, plus haut, comme s'il visait à créer un lien avec le divin. Puisant plus ou moins consciemment dans cette parcelle de souvenir qui lui a été laissée et qui est sa source d’inspiration, et comprenant parfois longtemps après le sens profond de ce qu’il a créé, souvent infiniment plus riche que dans l’intention originale. Ainsi au fil d’un long cheminement j'ai eu l'impression que mes réalisations prenaient pleinement tout leur sens. L'artiste et son œuvre font corps, indissociables, et sont en évolution constante au fil de la vie. Il doit souvent côtoyer les ténèbres afin de mieux s’en arracher et retrouver la lumière. Ce perpétuel combat contre soi-même est aussi celui de la plupart des êtres, mais a ici la particularité de se refléter à travers ses créations. Il vit son art tel un sacerdoce, une nécessité, un besoin vital, ce pour quoi il est là, ce pour quoi cette petite parcelle de mémoire lui a été laissée, une mission qu’il se doit d'accomplir, n’ayant d’autre choix que d’aller jusqu’au bout de celle-ci dans sa passion, sa « jouissance du peindre ».
"...dans chaque artiste réside quelque-chose de sacrifiant, sacrificateur, sacrificiel. L'artiste, dans la jouissance du peindre, se crucifie entre terre et ciel, entre chair et esprit. Traversé. Terrassé mais transcendé." (Neuropsychologie et art, théories et applications cliniques, 2013)
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Artiste plasticienne autodidacte née en 1963. Licence d’histoire de l’art et cours de peinture à LYON (1983-87). Travail de la terre, de la résine, du monotype (1993-95) Travail de l’acier avec le sculpteur Jean-Claude CHIABERGE à GRASSE (1995-97).
Expositions personnelles 2018: Chapelle Saint-Pierre - MONTBAZIN Galerie Quadrige - NICE 2014: Galerie Quadrige - NICE 2011: Galerie Quadrige - NICE 2006: Galerie Quadrige - NICE 2005: L’Autre Côté - MARSEILLE Fort Napoléon - LA SEYNE SUR MER Espace Sextius – AIX EN PROVENCE 2004: Galerie Quadrige/Chapelle Saint Jean-Baptiste, SAINT-JEANNET 2001: Galerie Quadrige - NICE 2000: Maison Flotte - SANARY (Art Concept) 1997: Chapelle du Parage - LES ARCS/ARGENS 1996: Chapelle du Parage - LES ARCS/ARGENS Galerie l’Escarelle -TOURTOUR 1993: F.O.L. – NOUMEA 1992: F.O.L. - NOUMEA 1991: Galerie Tangram - NOUMEA 1989: L'Image en Coin - LYON
Expositions collectives 2017: "Evanescences" - Parc Maison Gaston Roux - CHARLEVAL 11ème Biennale d'Art Sacré Actuel (BASA 2017) - LYON 2015: 10ème Biennale d'Art Sacré Actuel (BASA 2015) - LYON 2012: 5ème Biennale Internationale du Livre d'Artiste de la Bibliothèque d'ALEXANDRIE 2005: Corps à corps – Maison du Cygne – SIX-FOURS 2004: Retro Spectare - Espace St Nazaire - SANARY (Art Concept) 2003: Art Forum - MONTREUX (SUISSE) - Prix Henniez 2002: Autre Chose - Exposition d’Art Fantasmatique « Soleil Vert » - Espace St Honorat - GRASSE 2001: Autre Chose - Spectacle d’Art Fantastique - Palais des Congrès - GRASSE 2000: Le Jardin des Arts - GRASSE 1997: Espace Argile - GRASSE L’Objet d’Exception - ROQUEBRUNE/ARGENS 1996: L’Objet d’Exception - ROQUEBRUNE/ARGENS DIRECT’ART - Palais des Expositions - NICE 1995: Invitée d’honneur au 5ème Salon d’arts plastiques - DREUX 1994: Salon d’Automne - PARIS Rencontres et Perspectives – DREUX (grand prix du Salon)
Atelier-Galerie à GRASSE en 1996 et 1997 avec le sculpteur Jean-Claude CHIABERGE llustration Illustrations 2018: "L'Invention des Anges / Les Voix de l'Ange", texte de Raphaël Monticelli (Editions La Diane Française) 2014: "Les Sept Dormants" d'après la Légende Dorée de Jacques de Voragine (Editions La Diane Française) "Murmures des Ténèbres", texte de Raphael Monticelli (Editions La Diane Française, Collection Une Feuille de Céramique) 2011: "Passage des Ombres", texte d'Alain Freixe (Editions La Diane Française, Galerie Quadrige) 2006: "Quatre Fleurs du Mal " d'après Charles Baudelaire (Editions La Diane Française, Galerie Quadrige, Collection Musée de Poche) 2004: participation à l' édition de la Divine Comédie par la Diane Française (Galerie Quadrige) (illustration des chants 25 à 29 de l’Enfer)
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